Le petit

Lexique du paysagiste

Accessibilité : Condition d’appréciation d’un lieu par l’expérience sensible, par conséquent enjeu de paysage. Peut aussi signifier « ouverture au public ».

Alignement : Implantation d’arbres selon une ligne droite ou courbe (tilleuls, marronniers, platanes…) accompagnant classiquement les perspectives des jardins réguliers, les voies urbaines ou rurales dont ils soulignent les tracés.

Ambiance : Impression donnée par le milieu dans lequel une personne évolue. Les paysages peuvent évoquer des ambiances très marquées de l’ordre de la ruralité, de l’exotisme, de l’accueil, de l’austérité ou de la gaieté…

Aménité paysagère : Agrément d’un lieu ou d’un site, expression souvent associée à des aménagements d’accessibilité et d’équipement.

Analyse d’un paysage : Examen d’un paysage dans l’objectif d’expliquer les raisons qui sont à l’origine de leur présence et de leur évolution passée et prévisible. L’analyse est à la fois objective selon les méthodes géographiques, sensibles, mais aussi subjectives en tenant compte des représentations sociales et culturelles.

Artialisation : Processus artistique qui transforme et magnifie la nature au moyen de représentations artistiques, littéraires, picturales, photographiques.

Banalisation : Processus par lequel un paysage perd tout caractère distinctif en raison de l’effacement de ses caractères singuliers. Ce paysage perd ainsi de son attractivité.

Belvédère : Lieu à partir duquel il est permis d’embrasser d’un coup d’œil une scène de paysage. Le terme s’apparente à point de vue ou panorama en incluant une dimension pittoresque.

Biodiversité : Variété des organismes vivants et des écosystèmes dans lesquels ils se développent.

Butte : Petite colline isolée.

Caractère paysager : Désigne les qualités ou les défauts des paysages autant liés à leur morphologie, qu’aux symboles qu’ils véhiculent.

Charpente naturelle : Ensemble formé par les éléments du relief, les cours d’eau et la couverture végétale, à la base d’un paysage.

Cheminement : Complexe formé par un chemin, tracé et éléments matériels tels que les repères, les bancs, les plantations qui les jalonnent donnant la possibilité d’une expérience diversifiée de promenade.

Cohérence paysagère : Harmonie produite par un mode d’occupation et d’exploitation des sols permettant de reconnaître dans un paysage des modèles culturels anciens ou nouveaux.

Continuité paysagère : Enchaînement de motifs dont l’intégrité assure la stabilité du paysage. Les ruptures de continuité par fragmentation ou effacement des motifs qui le composent entraînent la dégradation des paysages, voire leur disparition.

Conurbation : Ensemble formé d’une ville et de ses banlieues ou de villes et villages voisins réunis.

Délaissé : Espace abandonné, sans usage, en friche. Dans l’attente de nouvelles affectations, les délaissés urbains peuvent être l’objet de reconquêtes sociales et de projets de paysage.

Densification : Installation programmée ou spontanée de constructions supplémentaires dans un tissu urbain comportant des lacunes ou remplacement d’immeubles par des constructions élevées.

Densité : Rapport entre une quantité (nombre d’habitants, de logements…) et une surface (parcelle, quartier, ommune, etc.).

Désenclavement / Enclavement : Action par laquelle est rompu l’isolement matériel, économique, social de territoires enclavés par le manque de dessertes, l’absence de moyens de communication ou par des coupures physiques naturelles ou créées par les constructions ou des infrastructures.

Diagnostic paysager : Constat portant sur l’ensemble des caractères d’un paysage donné, incluant la dimension d’usage économique, social, culturel, destiné à poser les bases d’une réflexion en vue d’un projet d’aménagement. Le diagnostic fait appel aux approches géographiques, sociologiques et historiques de la réalité d’un paysage considéré.

Diversité paysagère : Critère d’appréciation de la qualité d’un paysage résultant du nombre, des registres et des intérêts des motifs mis en scène. Elle est source in situ de plaisir et d’appropriation des lieux.

Échappée visuelle : Vue longue et resserrée limitée par un groupe d’arbres ou tout autre écran visuel. Synonyme : fenêtre, couloir, perspective.

Enchaînement de paysages : Relations entre les composantes d’un territoire, dont la succession en séquences constitue paysage : le ruisseau appelle la berge, la berge la ripisylve, la ripisylve la prairie inondable, la prairie le coteau boisé.

Enjeux de paysage : Pertes ou bénéfices escomptés des dynamiques en jeu sur un paysage.

Espace de respiration : Surface visuellement ouverte située entre des espaces plus fermés. Opposition entre des modes d’occupation du sol qui alternent : espace agricole au sein de l’urbanisation dense d’une ville, clairière au sein de la forêt, prairies entre les villages et la forêt…

Expérience paysagère : Expérience mettant en jeu toutes les motivations esthétiques, physiologiques, symboliques de l’approche sensible de l’espace et de la nature.

Fabrique : Terme emprunté à la peinture de paysage, employé pour le jardin à partir du XVIIIe siècle, il désignait les constructions ajoutées à la nature pour l’embellissement des jardins.

Glacis : Pente douce et unie.

Horizon : Ligne de rencontre des éléments terrestres et du ciel, point le plus éloigné où peut se porter la vue. L’horizon est aussi important que le cadrage dans la composition paysagère. Sa hauteur contribue à la définition du sens et porte l’intentionnalité de la représentation. L’horizon est en relation avec le point de vue.

Identité ou typicité paysagère : Un paysage s’identifie par les caractéristiques des éléments naturels, culturels, historiques, sociaux et symboliques existants dans l’esprit de l’observateur en fonction de sa culture. L’histoire montre que les valeurs paysagères et l’appréhension d’un certain type d’environnement naturel relèvent de l’appréciation qu’en ont faite d’abord les esthètes, les écrivains, les artistes. Cette identité permet de la distinguer des autres ou de l’apparenter à un type particulier. Contraire de banalisation.

Image des paysages : Ce qui est donné à voir, représentation réelle ou virtuelle des paysages.

Ligne de force du paysage : Formes ou composantes particulières qui attirent et conduisent le regard et méritent d’être mis en évidence, notamment lorsqu’elles sont brouillées ou occultées.

Lisibilité : Un paysage lisible est un paysage intelligible, chargé de significations accessibles à l’observateur.

Lisière : Partie extrême délimitant une forêt, un champ, un terrain. Les lisières des forêts ou des champs sont des zones de transition sensibles où se plaisent notamment des espèces végétales particulières. Plus largement, la lisère est un terme de réflexion important en matière d’aménagement paysager.

Merlon : Terrassement ou levée de terre formant ouvrage de protection (barrière physique, visuelle ou sonore.).

Meulière : Roche sédimentaire siliceuse et calcaire, abondante dans les couches tertiaires du bassin parisien. Le terme est également utilisé pour désigner des maisons construites avec ce matériau.

Occultation : Empêchement de la perception de tout ou partie d’un paysage par les écrans végétaux ou bâtis.

Paysage : Mode sensible de la relation d’un sujet individuel ou collectif à l’espace et à la nature. A. Berque « Les paysages sont des images qui motivent des usages. » Selon la Convention européenne des paysages ; « Paysage » désigne une partie de territoire telle que perçue par les populations, dont le caractère résulte de l’action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations.

Plaine : Étendue plate le plus souvent alluviale, la plaine se distingue des plateaux par sa faible altitude qui se conjugue avec l’absence d’enfoncement du réseau hydrographique.

Point de vue : Lieu aisément accessible, permettant d’embrasser un large paysage et de saisir les logiques d’organisation d’un territoire et de ses paysages.

Structure paysagère : Mode d’enchaînement des motifs constitutifs d’un paysage en fonction de sa charpente naturelle et de l’organisation de ses composantes bâties, cultivées et naturelles.

Transition paysagère : Portion de territoire mettant en relation deux types de paysages par une modification progressive des caractéristiques de l’un et de l’autre.

Unités de paysage : Unités et sous-unités paysagères représentent des parties de pays présentant suffisamment de caractères homogènes d’ambiance.

Velum : Grand voile tendu ou froncé, simulant un plafond ou servant de toiture. En urbanisme : niveau défini par la hauteur des constructions.